EDIT du 21 novembre 2018 en fin d'article.
30/11/2016
Consommer local, voire bio est pour moi une évidence durant les vacances… Ne me demandez pas pourquoi, il n’y a pas d’explication rationnelle.
Nous cherchons toujours les petits producteurs pour avoir de bonnes choses dans notre assiette durant les vacances…
C’est sûrement parce que c’est plus facile de chercher des petits producteurs locaux dans une région qu’on ne connaît pas que dans la ville dans laquelle on habite depuis plus de 20 ans…
Oui je sais tout ça manque de cohérence.
Et c’est sûrement pour ça que je voudrais changer les choses…
C’est décidé, je me mets au locabio (oui c’est un néologisme qui veut dire « local » et « bio »)
Tout d’abord, il convient de faire une distinction entre « consommer local » et « consommer bio ».
Oui ça peut paraître évident au premier abord… Mais souvent, un amalgame est fait dans la tête des gens.
Je peux très bien acheter chez le petit producteur à côté de chez moi et que celui-ci ait des actions chez Roundup (ou pas d’ailleurs) et asperge gentiment tous ses champs avec…
Je peux aussi très bien acheter du « bio » qui vient de l’autre bout du monde et avoir une empreinte carbone à faire pâlir Total (quoique ce n’est pas forcément aussi simple, il suffit de lire cet article pour s’en convaincre).
Mais au fait ? Ca veut dire quoi « local » ?
Consommer français ou bien consommer dans un rayon proche de mon domicile ? On va dire ici, que consommer local, c’est consommer proche de chez soi et surtout avec un circuit court, c’est-à-dire un minimum d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur. Du genre, je peux prendre ma voiture pour aller le chercher et je ne suis pas obligée de poser des jours de RTT pour ça.
Ok. Et bio ça veut dire quoi ?
Là c’est plus simple. Il y a des règles pour le Bio.
C’est un « mode de production qui trouve son originalité dans le recours à des pratiques culturales et d’élevage soucieuses du respect des équilibres naturels. Ainsi, elle exclut l’usage des produits chimiques de synthèse, des OGM, et limite l’emploi d’intrants. »
Il y a des textes règlementaires au niveau national et européen, des cahiers des charges à respecter, des contrôles et des signes de qualité.
Bon d’accord… Mais au fait, pourquoi consommer local et bio ?
Plusieurs raisons à ça en vrac… Retrouver le plaisir de respecter les saisons, faire des économies, manger plus sain, échanger avec les producteurs, respecter la nature…
Alors… Comment fait-on pour consommer local et bio ?
C’est maintenant que ça se corse…
Il existe un grand nombre de communautés qu’on peut retrouver sur internet qui proposent de recenser le locabio.
Le 1er lien qui apparaît est le site « Colibris »
(https://www.colibris-lemouvement.org/revolution/planter-ce-que-nous-mangeons/5-actions-pour-planter-ce-que-nous-mangeons/je-mange-bio) qui propose même une carte interactive des acteurs près de chez nous !
Chouette ! Je cherche et découvre un magasin dans ma ville ! En cliquant sur le magasin en question, je réalise que c’était une épicerie bio donc pas forcément de produits locaux, qui plus est fermée depuis environ 3 ou 4 ans…
2nd lien : www.bioetlocalcestlideal.org (http://bioetlocalcestlideal.org/manger-bio-toute-lannee-pres-de-chez-vous/) me fait juste découvrir un marché bio pas très loin de chez moi 2 samedis par mois. Mais pas de guide régional pour ma région…
Bon… Je ne vais pas me laisser décourager pour si peu…
Je continue à chercher du côté des valeurs « plus sûres » ou plutôt, plus médiatisées.
On en entend beaucoup parler en ce moment : La ruche qui dit oui ! (www.laruchequiditoui.fr). Ici on commande en ligne et on récupère ensuite les produits commandés (qui viennent de 250km max de la Ruche) à un endroit, un jour et une heure fixes.
Circuit court ou pas ?
Oui. Un seul intermédiaire (le site) donc on peut qualifier ce circuit de court. Mais on trouve de tout dans les Ruches… Et certains produits sont vendus par des artisans qui, s’ils sont bien situés à moins de 250km de la Ruche n’ont jamais dit que leurs fournisseurs de matières premières n’étaient pas situés à l’autre bout du monde. Concrètement, je peux commander du pâté de lapin fabriqué par un artisan qui a acheté le lapin en Australie…
De plus, l’intermédiaire (à savoir le site support) ne travaille pas gratuitement. Il prend en gros entre 15 et 20% du montant de la commande pour rémunérer le responsable de la Ruche et pour les frais de fonctionnement (on est d’accord que c’est quand même pas négligeable hein ?)
Du coup l’argument économique en prend quand même un bon coup…
Et c’est bien local ici (quoique pas forcément comme on a vu)… mais le bio ? Bah a priori pas trop de communication sur ça… En cherchant un peu ailleurs, je trouve qu’environ 51% des producteurs de fruits et légumes des Ruches sont labellisés AB. Donc rien ne dit que le producteur qui fournit la Ruche n’asperge pas ses champs au napalm…
Bref. Je vais aller butiner ailleurs (je vous laisse apprécier le jeu de mots…)
Les AMAP (http://www.reseau-amap.org/) : ce sont des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne qui proposent des regroupements entre une ou des fermes et un groupe de consommateurs. Concrètement, en adhérant à une AMAP, on paie son panier d’avance et on le récupère dans un lieu fixe à un jour et une heure fixe (qu’on ne choisit pas…)
On est bien ici sur du circuit court. Mais attention, pas forcément sur du bio. Même si beaucoup de fermiers possèdent le logo AB. Beaucoup ne veut pas dire tous…
Attention on est aussi sur le principe du panier imposé… Outre le fait qu’on ne choisit ni le lieu ni les dates de retrait, il faut aussi mentionner le fait que le contenu du panier est aussi imposé. Principe sympa ou pas, c’est à chacun de décider ! Il faut également mentionner le fait que bon nombre d’AMAP sont complètes… Pour pouvoir y adhérer, il faut donc s’inscrire sur une liste d’attente.
Le site agriculture.gouv a réalisé un article en 2014 sur le consommer local. Pas tout récent, mais c’est quand même mieux que rien.
Dans cet article, on trouve des liens vers différents autres sites (et aussi quelques liens vers des sites qui n’existent plus…) :
Entre autres : mon panier bio (http://www.mon-panier-bio.com/). En fait ça s’appelle mon panier bio mais dès le début, ils disent que ce sont des solutions de distributeurs et de livraison de paniers paysans et/ou bio… Donc bio… ou pas…
Et aussi le site locavor (www.locavor.fr). Ici on retrouve le principe de « la Ruche qui dit oui » avec le même principe en ce qui concerne la rémunération de l’intermédiaire…
… Pas très convaincue par tout ça… En désespoir de cause, je décide de taper sur Google « producteur Rouen bio direct consommateur » (dans le désordre…)
Et là je tombe sur un article de journal datant de 2015 concernant l’ouverture d’un local (c’est d’ailleurs son nom) proposant des ventes directes du producteur au consommateur.
Vous allez me dire qu’il y a encore un intermédiaire vu qu’il y a un local…
Oui mais non… Le local fonctionne sur un mode coopératif. Le local ne prend aucune marge sur la vente des produits. Les charges sont bien réparties entre les producteurs qui n’augmentent pas leurs tarifs pour autant. De plus, le local propose un service de livraison à vélo et est en train de mettre en place un service de livraison en point relais pour aller dans les communes plus éloignées (dont la mienne fait partie).
Pas non plus 100% bio mais les agriculteurs non labellisés Bio respectent malgré tout une charte mise en place par le local.
Bref… j’ai été séduite par le concept. Reste à savoir si j’attends qu’ils mettent en place la livraison en point relais ou si je trouve le courage d’aller jusqu’à eux !
EDIT du 21 novembre 2018
2 ans après le bilan : nous sommes inscrits à une AMAP depuis 9 mois maintenant. Un beau panier de légumes toutes les semaines, des oeufs, du pain, et des fromages de chèvre. Le tout venant de producteurs de la région.
Le magasin "Le local" a fait un petit qu vient d'ouvrir (octobre 2018) ses portes à Belbeuf. Nous allions déjà à celui de Bois-Guillaume depuis quelques mois, mais maintenant il s'est rapproché de nous et nous y allons toutes les semaines.
On ne va quasiment plus dans les grandes surfaces.
Nous avons en parallèle de cette démarche essayé de réduire nos déchets et notre consommation de viande.
Nous avons encore des progrès à faire mais depuis quelques mois, nous avons l'impression de prendre soin de nous, de prendre soin de notre planète, et de respecter les producteurs locaux.